Le soleil se couche sur la saison 2023 du Championnat MOTUL FIM World Superbike mais il reste encore une épreuve. Au cours des trois derniers rounds – qui se sont déroulés en quatre semaines –, il y a eu une multitude d'histoires à raconter. Nous avons répertorié ci-dessous certains des thèmes clés depuis notre retour des vacances d’août, qui constituent également des éléments à surveiller pour la dernière manche de la saison.
LA TENACITÉ DE TOPRAK : un effort remarquable
Il a toujours été clair que Toprak Razgatlioglu (Pata Yamaha Prometeon WorldSBK) n’abandonnerait jamais, mais la Course 2 à Portimao en a encore renforcé ce constat. Il s’est battu avec Alvaro Bautista (Aruba.it Racing – Ducati) comme nous ne l’avions jamais vu auparavant, avec certains freinages incroyables observés. C’est la course dont tout le monde parle pour la qualité de Toprak Razgatlioglu au combat et pour combien il a poussé, a poussé la moto et a vidé le réservoir pour tenter de renverser le leader du Championnat. Résilient, implacable et irrépressible, le Champion du Monde 2021 a performé au plus haut niveau.
BAUTISTA COMME LE VIN : meilleur avec l'âge et plus impressionnant à chaque week-end
En tant que Champion du Monde Superbike en titre, Alvaro Bautista a déjà démontré qu'il pouvait performer à un niveau incroyablement élevé et difficile à la fin de sa carrière. L'Espagnol, qui a 38 ans et en aura 39 d'ici la fin de l'année, est l'un des derniers de sa génération à avoir gravi les échelons de la catégorie 125cc, puis du Championnat 250cc et du MotoGP™. À la même époque que Dani Pedrosa, Jorge Lorenzo et Casey Stoner et même s'ils étaient souvent en avance sur lui en MotoGP™, la transition de Bautista vers le WorldSBK l'a vu devenir la meilleure version de lui-même, avec plus de compréhension, une approche différente mais toujours dans l'esprit de rester jeune dans son entraînement et continuer à s'adapter dans ses courses. Comme il l'a dit dans le dernier Hot Headlines à Portimao : « Le diable en sait plus pour être vieux que pour être le diable », tandis que par rapport à d'autres rivaux, il a déclaré que Toprak était l'un des plus féroces de toute sa carrière.
BMW POUSSE AVEC GERLOFF : les signes d'un avenir radieux
BMW a peut-être eu du mal à assurer en régularité ces dernières années, mais un pilote fait l'affaire ; Garrett Gerloff (Bonovo Action BMW) est rapide depuis Donington Park, et depuis Magny-Cours il obtient des résultats à l'appui. Pole position en France,se battant bien en Aragon – une piste sur laquelle ils ont du mal – et réalisant le meilleur de l'année en quatrième position, l'Américain a très bien roulé et rapproche le constructeur du podium. Toprak Razgatlioglu rejoint BMW en 2024 et il sera très intéressant de voir ce qu'il sera capable de faire si la hausse des performances se poursuit. Gerloff a de bonnes sensations, une grande équipe autour de lui et est un bon pilote de développement. Il pourrait encore terminer huitième au classement général.
REA À LA LIMITE : Les déficits de Kawasaki sont trop importants pour que Rea puisse les combler ?
Un dimanche à oublier à Portimao pour Jonathan Rea (Kawasaki Racing Team WorldSBK), et une manche d'Aragon où il n'a pas su faire la différence, même s'il a réalisé une étonnante tentative lors de la Course Superpole... Rea doit être si parfait pour tirer le meilleur parti de sa moto – ce qui n'est pas suffisant sur tous les circuits – que des erreurs se produisent, car être à la limite comme ça pendant toute une course est presque impossible. Une petite erreur au virage 12 de la Course Superpole d'Aragon conforte cette thèse, lorsqu'il a été un peu plus large, donnant à Bautista l'élan nécessaire pour se rapprocher au moment où ils sont entrés dans la ligne droite arrière dans le dernier tour. Cela n’aurait peut-être rien changé au résultat, mais il semblait que Rea avait réglé le problème jusque-là. Les deux erreurs de Portimao viennent aussi du fait que chaque opportunité doit être prise à la limite. Même le GOAT du WorldSBK ne peut pas faire de miracles. Reste à voir ce qu'Axel Bassani (Motocorsa Racing) apportera au KRT à son arrivée en 2024.
HONDA PROGRESSE : quelle est la clé ?
Honda a réalisé de meilleures performances lors des deux dernières épreuves et nous pouvons peut-être nous attendre à ce qu'ils continuent sur cette lancée à Jerez. Alors pourquoi cette amélioration ? Donington Park, Imola, Most et Magny-Cours sont autant de circuits extrêmement originaux, où l'expérience du pilote peut faire la différence mais où les réglages d'une moto doivent être parfaits. Les réglages doivent généralement toujours être parfaits, mais sur des circuits comme Aragon et Portimao, qui ont tous deux des particularités mais dont le style est beaucoup plus « européen » ou « Grand Prix », cela semble mieux convenir aux Honda. De nombreux essais pour Iker Lecuona (Team HRC) et son coéquipier Xavi Vierge ont également été utiles. À Jerez c'est à peu près pareil. La Honda est compétitive mais certaines pistes la font paraître pire que la réalité.
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